mercredi 12 décembre 2018

Qui sont les véritables victimes des manifestations violentes en Haiti ?

Manifestations riment souvent avec la violence en Haiti. Selon des manifestants, la violence est le moyen d'attirer l'attention des autorités sur leurs revendications. Ils ont raison. Je pense que les autorités doivent changer le paradigme, et de se montrer plus soucieuses des réalités et des revendications sociales, sans que les manifestants aient besoin d'avoir recours à la violence pour se faire entendre. 

S'il est vrai que la violence constitue un moyen efficace pour attirer l'attention des autorités sur des revendications sociales justes, il est aussi vrai que les véritables victimes se trouvent encore dans le rang social des manifestants. C'est la raison pour laquelle les institutions sociales, comme la Fondation Katapausis, de par leur philosophie, ne sont pas en mesure de soutenir les actes de violence, peu importe sa forme ou son origine. 

Pendant les manifestations violentes, les entreprises relatives grandes font des pertes et les recettes de l'Etat diminuent. Les entreprises sont probablement assurées et ne sentiront même pas le coût. L'Etat a le pouvoir sur tout l'argent du pays. Les véritables victimes sont les pacotilleurs, les petits marchands vivant au jour le jour. Ils ne savent pas encore comment rembourser les intérêts qui deviennent pour eux un fardeau insupportable. Lorsque la rue est bouleversée et sentent l'odeur des pneus enflammes, cela n'est pas du tout à leur gout. Car la leur activité dans la rue demeure la seule alternative pour des gens peu qualifiés, laissés pour compte avec leurs familles. Pas de rentrée pendant une journée, c'est le désespoir le plus total. 

Les manifestations violentes s'en prennent souvent aux écoles. En empêchant aux écoles de fonctionner convenablement, les professeurs, travaillant sur une base horaire, perdent une partie de leur argent, mis à part le problème des arriérés de salaire déjà existant. Cependant les parents seront contraints de payer l’écolage de leurs enfants normalement, sans aucune considération spéciale. Dans cette optique, les parents paient le prix des violences dans les rues. 

Et les élèves pour qui des millions de gourdes sont dépenses pour leur éducation ? L’éducation a ses faiblesses, mais c'est quand même de l’éducation. Ils sont obligés de garder la maison et de suivre toutes les violences de leurs aînés les empêchant d'aller à l’école. Et le pire dans tout cela, c'est lorsque nous savons tous que les enfants des promoteurs des manifestations violentes, comme révélé dans la presse, vont à l’école régulièrement, sans crainte... car ils résident en dehors du pays.  Serait-ce du sadisme, en empêchant les enfants du pays à aller à l’école, tandis que les leurs suivent leur programme scolaire paisiblement ? 


Nous ne pouvons pas oublier les propriétaires de maison, de voiture, etc. Des maisons et voitures privées sont souvent bousillées lors des manifestations. Des biens appartenant à des individus habitant le même milieu social que les manifestants, aussi victimes du système comme eux. 

Il convient de souligner qu'Haiti est l’aînée des Etat de la Caraïbe, le deuxième pays libre du continent américain. De la perle des Antilles, nous sommes devenus un "pays de trou de merde", selon l'officiel américain. Nous sommes assez grands pour comprendre, et pour cesser d'imiter les anciens colons. Si les autorités de l'Etat ne prennent pas leur responsabilité sans pression et avec amour, et si nous ne trouvons pas une méthode alternative de manifestation, laquelle favoriser des revendications justes avec des comportements justes, Haiti va disparaître. 

Pour qu'Haiti demeure et puisse prospérer, les autorités doivent prendre leurs responsabilités, l'opposition doit prendre position pour le développement, sans manipulation pour la défense des intérêts personnels, et les citoyens doivent cultiver la liberté, l’égalité et la fraternité pour sauver le pays. 


Josué Pierre-Paul 









Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire